C’est au cœur de la Grande-Terre entre Port-Louis et Petit-Canal que se situe le plus grand plan d’eau douce de la Guadeloupe. Construite à la fin des années 1980 pour irriguer les terres agricoles sèches du nord de l’île, cette étendue artificielle, est un réservoir de biodiversité. Elle fait alors, l’objet dans sa majeure partie de diverses protections : ZNIEFF depuis 2000 et ZICO. D’une hauteur de 14 mètres, ce barrage hydraulique est construit en travers de la rivière « Ravine Gachet » et retient un volume d’eau de 2 500 milliers de m³ capté des rivières de Petit-Bourg. Le barrage qui forme la retenue, long d’environ 100 mètres est situé au sud-ouest du lac. Et, la centrale hydroélectrique installée sur le site dispose d’une puissance maximale de 250 KW.
Déclarée zone d’intérêt ornithologique, elle est peuplée de nombreux oiseaux aquatiques protégés voir même menacés de disparition par UICN. C’est donc plus que jamais un territoire à préserver des nuisances humaines. Mais, depuis quelques années, on a vu s’installer la pratique de bateaux modélisés à moteur provoquant une nuisance sonore évidente, qui présente des risques pour la nidification. D’autre part, la chasse en zones protégés perpétue et les mangoustes espèce envahissante et nuisible se nourrit de œufs nichés à même le sol.
Sanctuaire pour des milliers d’oiseaux aquatiques et limicoles, on y rencontre, Gallinules d’amérique (Gallinula galeata),foulques d’Amérique (Fulica americana), Grèbes à bec bigarré (Podilymbus podiceps), Erismature rousse (Oxyura jamaicensis) et bien d’autres… tout le long de l’année. Le plan d’eau accueille également, des groupes de canards en hivernage. En définitive, une telle concentration notamment d’espèces ornithologique menacées, n’est présente ailleurs en Guadeloupe. D’autres espèces sont aussi régulièrement vues sur le site : Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus), Faucon pèlerin (Falco peregrinus), Faucon émerillon, Grande Aigrette (Ardea alba),, Grand Héron, et de nombreuses hirondelles…
La végétation aquatique elle, a du mal à s’installer compte-tenu de la profondeur du lac. S’organise alors, à ses abords quelques buissons d’Acacias Saint-Domingue (Dichrostachys cinerea), une espèce envahissante. Plus loin de l’eau, on trouve 20 espèces de phanérogames (Spermatophyta) * rares ou menacés dont des espèces du climax de la forêt semi-décidue sur sol calcaire.
La retenue d’eau de Gaschet, de par son patrimoine naturel attire des ornithologues, scientifiques et botanistes. Son aménagement, permet aussi aux férus de pique-nique de profiter de carbets.
Non loin de moulins, témoignant du passé sucrier de la zone les adeptes de balade se retrouvent pour apprécier un sentier plus ou moins tracé. Ils profitent lors d’un tour guidé, d’une offre mixée d’observation d’oiseau, de mémoire de la traite négrière, de découverte de mare et de promenade au bord de la ravine Gachet et de sa mangrove (ou visite en VTT de mer).
Guadeloupe (Port-Louis)