Oui oui, c’est bien ça on va parler de Lumbricinae terrestris plus communément appelé les vers de terre, une espèce souvent méconnue ou oubliée de tous, d’où l’intérêt de cette fiche.
Les verres de terre ont fait leur apparition sur Terre pendant la période du Précambrien, c’est-à-dire il y a environ 600 à 700 Ma, mais ont connu un véritable processus de développement il y a 500 millions d’année au Cambrien. Au paléozoïque, on va observer une multitude de caractéristiques physiques qui vont apparaitre surtout au niveau leur fameux système digestif, conçu pour décomposer la matière organique présente dans le sol, ce qui contribue à enrichir la terre en nutriments, et qu’on appelle le mull.
Les vers de terre, ou lombrics, sont des invertébrés de l’embranchement des annélides, regroupant plus de 7 000 espèces, dont environ 150 en France. Parmi les plus courantes, on trouve Lumbricus terrestris, également appelé ver de terre commun, ainsi que Lumbricus rubellus et Eisenia fetida. Certaines espèces sont semi-aquatiques, respirant de l’air en surface grâce à un siphon et peuvent vivre jusqu’à huit ans. Ils résistent au gel et aux sécheresses en limitant leur activité.
Ces vers sont classés selon diverses caractéristiques, telles que la position de leur clitellum, leur longueur, leur forme, le nombre de segments corporels, et la morphologie de leurs soies. Leur tube digestif est complexe, comprenant un pharynx pour aspirer les aliments, un broyeur, et un jabot où se produit l’apport de carbonate de calcium par les glandes calcarifères. La matière digérée forme des turricules, enrichissant le sol.
Parmi ces espèces, Lumbricus terrestris est particulièrement remarquable. Originaire d’Europe, ce ver de terre peut atteindre 20 à 30 cm de longueur à l’âge adulte. Il a un corps segmenté de couleur brun-rougeâtre et est facilement identifiable par son clitellum, une région élargie du corps utilisée pour la reproduction. Ce ver préfère les sols riches en matière organique et bien drainés, et est souvent trouvé dans les jardins, prairies, et forêts.
Parmi ces segments, chacun doté de quatre paires de courtes soies ventrales, ou d’une rangée complète de soies chez de certaines espèces tropicales. La taille et la forme de ces soies varient selon leur mode de vie et leur manière de se déplacer. Les deux premiers segments, où se trouve la bouche, ainsi que le dernier segment, où se situe l’anus, sont dépourvus de soies.
En plus cela un autre fait incroyable sur leur anatomie, Lumbricus terrestris possède un système circulatoire efficace avec plusieurs paires de cœurs latéraux, qui assurent la circulation sanguine dans tout le corps. Leur métabolisme est adaptable, ralentissant pendant les périodes de froid ou de sécheresse pour les mettre en léthargie. Leur déplacement est assuré par des contractions musculaires asynchrones des muscles longitudinaux et circulaires.
Côté reproduction, Lumbricus terrestris est hermaphrodite et peut se reproduire par parthénogenèse, sans accouplement, en formant des cocons contenant jusqu’à vingt œufs. Les larves qui en éclosent sont capables de vivre de manière autonome dès leur naissance. Enfin, le ver de terre est un agent essentiel du sol, participant à la décomposition des débris végétaux et animaux, et facilitant ainsi le cycle des nutriments dans les écosystèmes.
Les lombrics, et en particulier Lumbricus terrestris, jouent un rôle crucial dans les écosystèmes terrestres en digérant et brassant la terre, ce qui améliore la fertilité des sols. Lumbricus terrestris est capable de créer des galeries profondes, aérant ainsi le sol et facilitant l’infiltration de l’eau et l’accès des racines des plantes à l’oxygène. Ils sécrètent des drilodéfensines, des substances qui leur permettent de digérer les tanins des feuilles, et respirent par voie cutanée, nécessitant un environnement humide en permanence.
Le rôle des vers de terre dans les systèmes agricoles est essentiel. Ils recyclent les épandages de fumier, et leur présence peut augmenter la productivité des cultures comme le soja et le maïs. De plus, les galeries qu’ils creusent créent un réseau souterrain bénéfique à d’autres espèces. Cependant, les vers de terre sont confrontés à de nombreuses menaces, notamment l’agriculture intensive, qui a réduit leur population de manière drastique, et l’invasion d’espèces exotiques comme les Plathelminthes, qui perturbent gravement les écosystèmes locaux.
Dans les zones où l’agriculture biologique ou semi-directe est pratiquée, les populations de lombrics sont plus nombreuses. Cependant, même ces pratiques peuvent être compromises par l’utilisation de certains traitements, comme la bouillie bordelaise, qui affecte négativement ces invertébrés. Il est donc crucial de mettre en place des mesures de protection pour préserver ces indispensables “travailleurs du sol”, afin de maintenir la santé des écosystèmes et la productivité agricole.
Et de même les vers de terre sont « des mets de choix » pour un très bon nombre d’espèces : merle, pic, moineaux, gecko, crapaud, grenouille, arthropodes, fourmis, etc….
Les vers de terre (Lumbricinae) | Humanité et Biodiversité (humanite-biodiversite.fr)
Lumbricus terrestris