Istwa jewolojik nan Karayib la

Une formation permise par le volcanisme

d'après Germa A.,  Evolution volcano-tectonique de l'île de la Martinique (arc insulaire des Petites Antilles): nouvelles contraintes géochronologique et géomorphologiques. Thèse de doctorat ès Sciences, 2008 )
Arc volcanique (rouge) ; Arc calcaire (orange) Germa A. Thèse Evolution volcano-tectonique de l’île de la Martinique: nouvelles contraintes géochronologique et géomorphologiques, 2008 )

La région insulaire de la Caraïbe se caractérise par une histoire géologique liée aux volcans et aux plaques tectoniques. Tout d’abord, il y a environ 56 millions d’années divers volcans de la zone ont émergé des profondeurs des océans par accumulation de produits émit d’éruption en éruption. Ces volcans immergés (sous-marins) sont devenus des îles volcaniques.

Au fil du temps (plusieurs millions d’années), le niveau de la mer a varié permettant la naissance et la vie du corail. En effet, lorsque le niveau de l’eau s’accroit alors que le volcan émerge (sort de l’eau) ou qu’une partie de son relief crée un socle peu profond (pas plus de 30 mètres de profondeur) le corail se forme et accueille la biodiversité marine.

C’est ainsi, que s’est formé l’arc calcaire (arc externe) qui ne connaît plus d’activité volcanique depuis plusieurs millions d’années. Il s’est recouvert de sédiments calcaires créant alors des plateaux du même type et ainsi les « îles à dominance calcaire ».

L’arc volcanique (arc interne commun) est lui, plus jeune et à une activité volcanique récente. On y trouve 21 volcans actifs (non éteint), terrestres et sous-marins.

Aussi, ces deux arcs, situés à proximité de la plaque caribéenne, forment la partie insulaire de la zone Caraïbe. S’y ajoute, les Bahamas et les Grandes Antilles (Hispaniola, Cuba, La Jamaïque, Porto Rico) plus au Nord situés elles, sur la plaque nord-américaine.

Et, bien qu’elles soient séparées (Grandes et Petites Antilles) par le canal Anegada, elles forment ensemble le hotspot de la biodiversité Caribéenne. Ce sont des territoires aux paysages et espèces riches, variés et menacés. On y trouve globalement, des territoires humides et verts, mais aussi des îles semi-arides et sèches. C’est finalement, cet ensemble disparate qui permet une telle biodiversité qui les lient.

Une répartition en plaques

Dans la zone des Caraibe, se trouve deux types de plaques :

  • plaque continentale : plaque caraïbe
  • plaques océaniques : plaque nord-américaine, plaque sud-américaine, plaque Nazca, plaque Coco

Les plaques océaniques, plus lourde que la plaque caraibe (continentale), glissent sous cette dernière d’environ 2 cm tous les ans. Ce phénomène largement observé sur d’autres plaques du globle créer une zone de subduction.

Dans notre cas, la plaque caraibe se déplace vers l’est et chevauche la plaque océanique (Nord-Américaine). Ce glissement, à l’origine des volcans explosifs cause aussi les tremblements de terre que nous connaissons.

Carte des plaques tectoniques de la zone Caraïbe et leurs directions

La planète compte, 7 plaques tectoniques majeures et 46 plaques beaucoup plus petites.

La plaque Caraïbe, socle de la grande majorité des îles Caribéennes est à la frontière nord « séparée » de la plaque nord-américaine par la microplaque des Gonaves. Cette microplaque, située entre le nord de la Jamaïque et le sud de Cuba, se prolonge et coupe Haïti au niveau de sa capitale. Cela explique pourquoi Haïti et notamment sa capitale sont victimes d’une forte séismicité.

Ainsi, on peut dire en résumé que les îles Caribéennes sont, issues de volcans émergés recouverts à différents degrés de sédiments calcaires (couche de corail hors de l’eau).

Elles sont définies par leur appartenance à l’arc calcaire ou à l’arc volcanique, ont les divisent alors en trois catégories :

1. Îles au volcanisme récent et dominant :

Ce sont les îles situées dans l’arc volcanique. De Saba au Nord à la Grenade au Sud en passant par la Dominique, Saint-Vincent ainsi que la Basse-Terre en Guadeloupe avec le plus haut sommet des Petites Antilles : la Soufrière, culminant à 1467 m d’altitude. Ce sont des îles au volcanisme jeune et actif. Elles sont luxuriantes et riches en biodiversité.

De par leur relief, elles sont témoins de l’effet de foehn. Ce phénomène, se produit lorsque les masses nuageuses situées au niveau de la mer, poussées par le vent, subissent une ascendance orographique (en se heurtant au relief, elles montent en altitude). Durant cette ascendance, les masses nuageuses se refroidissent et se condensent engendrant, sur les versants opposés des pluies orographiques. Ce sont les versants dits « au vent » de ces îles qui ont alors une forte pluviométrie. Ainsi, les îles de l’arc volcanique sont beaucoup plus arrosées et plus vertes que les îles de l’arc calcaire.

2. Îles « mixtes » à double dominance : volcanique et calcaire.

La Guadeloupe (Basse-Terre volcanique et Grande-Terre calcaire), et les Grandes Antilles sont des territoires mixtes. On y trouve une biodiversité très hétérogène et intéressante de par cette rencontre géologique particulière.

La Guadeloupe, archétype intéressant de la double dominance nous fait voir la différence de paysage qu’ont ces deux formations géologiques. La Basse-Terre à une végétation luxuriante notamment en altitude et majoritairement sempervirente (restant verte toute l’année). Tandis que, la Grande-Terre a une végétation de type forêt sèche, se développant au gré des vents marins et de l’océan.

Cuba, connue pour sa richesse endémique est formée de plaines et bas plateaux de roches calcaires faiblement soulevés, mais également d’une table calcaire traversée par des montées volcaniques, des complexes montagneux, d’une fosse de – 7239 mètres, d’îlots coralliens et bien d’autres… Cette diversité de sol et donc d’habitats et de paysages explique la richesse spécifique.

3. Îles à dominante calcaire :

Les îles en partant de Saint-Martin à La Grande Terre (en Guadeloupe) sont issues de l’arc à dominance calcaire au volcanisme ancien et révolu. Ce sont des territoires au soubassement corallien ayant les récifs du même nom, ils sont, une des richesses du monde marin.

Les exceptions

La Caraïbe, riche de son passé et son présent volcanique compte également en son sein, deux exceptions que sont la Barbade et les Bahamas.

Tout d’abord, la Barbade île sédimentaire, a été formée par un prisme d’accrétion. Ce phénomène rare (la deuxième au monde est Taiwan) est causé par une accumulation de sédiments qui émergent du fond de l’océan de par les reliefs sous-marins ou les courants.

Ensuite, l’archipel des Bahamas, est la partie émergée d’un plateau calcaire que l’on appelle «plateforme des Bahamas». Cet archipel de 700 atolls et cayes n’est donc ni en zone sismique, ni en zone volcanique. Son point culminant est à seulement 63 mètres au-dessus de la mer. Les îles sont en fait les points « hauts » de ce large plateau.

Enfin, l’île de Trinidad était (pour une partie) autrefois rattachée au continent sud-américain. Bien qu’elles soient hors de l’arc calcaire, les îles du Sud Caribéens (Aruba, Bonaire, Curaçao et les îles vénézuéliennes) s’apparentent aux îles à dominance calcaire, elles aussi issues d’un volcanisme ancien.

Pour conclure, nous pouvons dire que la géologie de la Caraïbe est nécessaire à connaitre pour comprendre le fonctionnement de ce point chaud de la biodiversité. On constate bel et bien avec leur formation que les îles sont liées notamment par le biais des arcs qui les caractérisent. Ces îles sont interdépendantes bien que séparées par les eaux.

La zone compte environ 11 000 espèces de plantes, dont 72% sont endémiques. En milieu marin on recense 25 genres de corail, 117 éponges, 663 mollusques, 1400 poissons, 76 requins… Elles possèdent environ 10 000 kilomètres carrés de récifs, 22 000 kilomètres carrées de mangrove et jusqu’à 33 000 kilomètres carrés d’herbes marines.